Sélectionnée en 2021 dans le cadre d’un Appel à Projet « Contribution à la connaissance naturaliste » de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel, supporté par PatriNat, service commun de l’OFB, du CNRS et du MNHN, L’association pour l’Etude et la Sauvegarde des Sites Fossilifères et Géologiques (AESSFG) a entrepris l’inventaire et la photographie des Bivalvia et Gastropoda récoltés par les membres de l’association dans les Sables de Cuise s. s., du géosite de Cuise-La-Motte (Oise), action coordonnée par Xavier Vrinat.
Plusieurs listes des mollusques récoltés « à Cuise-La-Motte » ont été publiées par d’anciens auteurs (Melleville, Furon & Soyer, Feugueur, …), basées essentiellement sur des signalements antérieurs. D’autres peuvent être compilées aujourd’hui à partir des travaux d’anciens malacologues tels que Deshayes et Cossmann. Dans le premier cas, les identifications sont parfois douteuses, en tout cas invérifiables, et l’on assiste à une multiplication des taxa dans certains genres, qui parait improbable. Dans les deux cas, la provenance géographique et stratigraphique des spécimens reste sujette à caution. En effet, plusieurs gisements historiques, en particulier le Fond Couturier et les Gorges du Han, se trouvent également sur la commune de Cuise. Par ailleurs on rencontre également les sables fossilifères de l’Horizon de Pierrefonds sur tous ces sites.
L’originalité de la démarche entreprise par l’association réside donc essentiellement dans la certitude que les spécimens examinés proviennent bien des Sables de Cuise s.s. et du géosite stratotype du Cuisien, situé entre le centre de Cuise-La-Motte et le hameau de La Montagne, ainsi que dans la mise à disposition sur internet, d’une iconographie de qualité permettant de vérifier les identifications proposées par l’AESSFG.
La première étape de ce travail a consisté à rassembler les informations provenant des anciens auteurs et les signalements effectués par les membres de l’association. Nous avons ensuite effectué un rapprochement entre toutes ses informations, en tenant compte des travaux publiés sur le sujet, en particulier ceux de Le Renard et Pacaud en 1995, mis à jour partiellement par d’autres auteurs (Pacaud, Merle, Vermeij et d’autres) depuis lors, afin d’éliminer les doublons. La liste ainsi obtenue a été ensuite mise à jour pour la systématique en suivant principalement les informations disponibles sur : https://molluscabase.org/.
Le résultat est une liste compilée de 179 Bivalvia et 398 Gastropoda
En ce qui concerne les Bivalvia, ce nombre de 179 correspond à la presque totalité des espèces connues au Cuisien, ce qui parait irréaliste pour le seul géosite, même si la présence conjointe du faciès de Cuise et de l’Horizon de Pierrefonds augmente logiquement le nombre d’espèces potentiellement présentes. Il apparaît d’une façon générale, comme exagérément important. Notre expérience sur les différents sites cuisiens que nous avons pu étudier en détail montre qu’ils ne fournissent généralement qu’une cinquantaine d’espèces de cette classe.
Quand on examine la liste obtenue plus en détail, certains genres ou familles paraissent sur-représentés. Pour exemple 4 Barbatia (Barbatia exornata (Deshayes, 1858) ; Barbatia gervaisi (Bayan, 1873) ; Barbatia modioliformis (Deshayes, 1829) ; Barbatia morieri (Deshayes, 1858), ce dernier étant a priori spécifique à l’Horizon de Pierrefonds), quatre Mytilidae (Brachidontes dutemplei (Deshayes, 1858) ; Brachidontes levesquei (Deshayes, 1858) ; Semimodiola hastata (Deshayes, 1830) ; Septifer serratus (Melleville, 1843), ou encore quatre Donacidae, pourtant très rares sur le site (Donax acutata Deshayes, 1856 ; Donax levesquei (d’Orbigny, 1850) ; Donax nitidus (Lamarck, 1806) ; Donax sublaevis (Watelet,1853). Cette multiplication des taxa est sans doute due pour partie à des erreurs d’identification, ou tout au moins à une divergence de vue sur la variabilité des espèces.
Une phase importante de notre travail reposait sur une vérification collégiale (effectuée par D. Hugo, J. Le Renard, A. Leroy, J.-L. Marcomini, F. Moreau, B. Pattedoie, X. Vrinat) des espèces signalées par nos membres, et par des photographies des spécimens pertinents. Finalement, 81 espèces de Bivalvia et 296 Gastropoda ont été retenues et illustrées (travail encore en cours sur les Gastropoda, nombre définitif à confirmer).
Concernant les Bivalvia, ce nombre de 81 nous parait plus réaliste que les 179 espèces signalées globalement. Il représente cependant une surprise positive par rapport à la cinquantaine d’espèces que nous attendions.
Il est probable que ces listes seront encore amenées à évoluer dans le futur. D’une part si d’autres espèces sont retrouvées ultérieurement (ce qui est très probable, un grand nombre d’espèces étant très rares, souvent représentées par un ou deux spécimens, récoltées par un seul de nos membres). D’autre part, car il est vraisemblable que des erreurs d’identification se soient glissées dans notre travail, même si nous avons pu bénéficier, particulièrement pour les Gastropoda, de la collaboration d’un spécialiste reconnu, en la personne de Jacques Le Renard. Nous invitons les personnes qui détecteraient une telle erreur à bien vouloir nous la signaler, pour qu’elle puisse être corrigée.
Cet inventaire est présenté sur la page suivante :
Nos remerciements vont à Grégoire Egoroff, Sylvie Chevallier et Marie Di Simone pour leur soutien bienveillant lors de l’exécution de ce projet.
Les planches photographiques ont été réalisées par Delphin Hugo, John Laporte et Xavier Vrinat.
Les collections contributrices sont celles de Hervé Dineur, Delphin Hugo, John Laporte, Arnaud Leroy, Fabrice Moreau, Bernard Pattedoie et Xavier Vrinat.